Réduction du trafic autoroutier en région lausannoise : un changement de perspective pour les infrastructures
À l’ouest de Lausanne, la sortie d’autoroute de Crissier constitue l’un des principaux nœuds autoroutiers de la région, reliant Genève, le Valais et le nord de la Suisse. Environ 100’000 véhicules y transitent quotidiennement, ce qui entraîne régulièrement des ralentissements et des congestions.
Face à cette situation, un projet de développement des infrastructures a été lancé dès 2016, visant à mieux répartir la circulation par la création de nouvelles jonctions autoroutières à Ecublens et Chavannes, avec un coût estimé à 1,2 milliard de francs. Toutefois, en janvier dernier, la commune de Chavannes-près-Renens a dénoncé fermement cette initiative, jugeant le projet obsolète et inadapté à l’évolution du trafic, notamment sur ce point stratégique.
Une baisse surprenante du volume de véhicules et ses conséquences
Une diminution du trafic autoroutier observée
Les analyses menées par le canton ont révélé une tendance inattendue : une baisse annuelle du trafic autoroutier de 0,3 %. Par rapport aux prévisions de 2016, le nombre de véhicules prévus pour utiliser l’échangeur en 2030 serait inférieur de 25 %, suggérant une stabilisation ou une diminution du flux routier, malgré la croissance démographique. Ces premiers résultats, issus notamment des comptages réalisés au printemps, ont surpris les autorités régionales.
Une stratégie de transfert modal qui semble porter ses fruits
Selon Nuria Gorrite, conseillère d’État responsable des Transports, cette évolution pourrait témoigner de l’efficacité des politiques visant à encourager le recours aux transports publics. Elle a indiqué que ces résultats dépassaient leurs attentes et indiquaient que les investissements massifs dans le transfert modal portaient des effets positifs.
Une reconfiguration du projet autoroutier en réponse à cette nouvelle donnée
Repenser les aménagements en zone lausannoise
Face à cette baisse du trafic, le canton envisage de revoir ses projets d’infrastructures. La jonction à Ecublens devrait, quant à elle, être maintenue, mais la création de la jonction à Chavannes pourrait être abandonnée. Nuria Gorrite précise que les autorités étudient désormais des mesures d’accompagnement pour gérer le trafic local si cette décision était confirmée.
Les réactions locales et les démarches en cours
Le syndic de Crissier, Laurent Bovay, a souligné l’importance d’adopter une approche pragmatique face à cette situation, tout en reconnaissant que des nuisances liées au report du trafic pourraient subsister. Par ailleurs, le projet initial fait toujours face à des obstacles juridiques, notamment un recours déposé par l’Association Transport et Environnement auprès du Tribunal administratif fédéral, ce qui bloque pour le moment la mise en œuvre des nouvelles jonctions.
Perspectives et débats sur l’avenir du réseau routier
Les discussions entre acteurs politiques et partenaires techniques se poursuivent afin d’établir des mesures adaptées, notamment pour soutenir la commune de Crissier dans la gestion de la circulation. Cette révision des projets illustre une évolution dans la gestion des grands chantiers d’infrastructures, fondée sur des données actualisées et une vision pragmatique de la mobilité régionale.
