Scénario incertain pour l’élection du Gouvernement jurassien

Économie

Contexte et retraits des ministres sortants

Deux des cinq ministres en fonction ont choisi de ne pas solliciter un nouveau mandat : le PCSI David Eray, personnalité chrétien-sociale indépendante, et la socialiste Nathalie Barthoulot n’envisagent pas de reconduire leur mandat. Martial Courtet est candidat à sa réélection, mais il se présente en qualité d’indépendant et non sur la liste du Centre.

Audit et retrait de la liste

À la demande du comité directeur de son parti, Courtet s’était retiré de la liste du Centre après un audit dénonçant une gestion autoritaire et évoquant l’installation d’un climat de peur au sein du Département de la formation, de la culture et des sports. Cette candidature, qui ne cadre pas avec les intérêts du Centre, complique le paysage électoral.

Éléments de campagne et positionnements

Des éléments liés à cette situation ont été évoqués dans le cadre du sujet présenté par 19H30 sur la campagne électorale jurassienne et les enjeux associés.

Ambitions et candidatures clés

Ambitions de l’UDC

En présentant Fred-Henri Schnegg, ancien député au Grand Conseil bernois et frère du conseiller d’État bernois Pierre Alain Schnegg, l’UDC vise une place au Gouvernement, ce qui constituerait une première pour le canton. Le parti mise sur le profil modéré de Schnegg et sur son poids électoral à Moutier, estimé autour de 30 %, pour obtenir un portefeuille ministériel.

Parcours de l’UDC et retour au parlement fédéral

Après les dernières élections fédérales, l’UDC est devenue la troisième force du canton, derrière le PS et le Centre, et a retrouvé une présence au Conseil national avec Thomas Stettler.

Candidats prévôtois et enjeux locaux

Deux conseillers municipaux de Moutier briguent un siège au Gouvernement : le socialiste Valentin Zuber et le centriste Clément Piquerez, tous deux mobilisés pour que Moutier rejoigne le canton du Jura.

Avec l’intégration de Moutier, le corps électoral jurassien progressera d’environ 10 %, soit près de 5 600 ayants droit, dont plus de 1 100 étrangers qui n’avaient pas le droit de vote dans le canton de Berne. Une participation soutenue pourrait profiter aux socialistes et à l’UDC, les deux formations les mieux représentées dans la Ville.

Depuis plus de cinquante ans, le paysage politique à Moutier a tourné autour d’un conflit entre autonomistes et anti-séparatistes. La prochaine législature pourrait rouvrir le duel gauche-droite.

Poids et priorités du Parlement jurassien

Le Parti socialiste entend conserver ses deux sièges avec une liste de quatre candidats, tandis que le Centre vise aussi cinq sièges. Le PCSI souhaite maintenir le siège laissé vacant par David Eray en présentant Damien Chappuis, maire de Delémont, alors que le PLR espère revenir à l’exécutif avec Martin Braichet, après la démission de Jacques Gerber.

Les chances pour les formations plus minoritaires — Vert-e-s, CS-POP et Gauche en mouvement, Vert’libéraux ou HelvEthica — apparaissent plus faibles.

Répartition des sièges et circonscriptions

Dans la course au Parlement, 404 candidats se présentent pour 60 sièges. L’arrivée de Moutier crée un district unique qui élira sept députés. Les autres districts verront leur représentation diminuer : Delémont —4, Porrentruy —2 et les Franches-Montagnes —1.

La composition actuelle du Parlement est la suivante : 15 députés du Centre, 13 socialistes, 8 PLR, 7 UDC, 7 Vert-e-s, 6 PCSI, 2 Vert’libéraux et 2 CS-POP.