Contexte et dispositif sécuritaire
Lors de la manifestation à Sainte-Soline en 2023, les forces de l’ordre ont été massivement mobilisées autour d une réserve d eau agricole contestée par des milliers de manifestants. Cette zone, surnommée méga-bassine par les participants, a fait l objet d une fuite d informations et d une couverture médiatique importante. Plus de 3000 gendarmes ont été déployés autour du site.
Événements et dynamique du rassemblement
Le rassemblement, interdit, s est transformé en affrontements entre militants et gendarmes. Les bilans publiés évoquent l emploi d un grand nombre de grenades lacrymogènes et explosives et des tirs de LBD, en réponse à des jets de pierres, de cocktails Molotov et de mortiers d artifice.
Tirs dits tendus et instructions
Selon Libération et Mediapart, des tirs qualifiés de tendus ont été multipliés par les forces de l ordre, pratique décrite comme dangereuse et interdite par certaines règles. Les médias affirment avoir entendu des consignes de ce type dans neuf des quinze escadrons de gendarmerie mobile mobilisés ce jour-là.
Cadre judiciaire et suites de l enquête
Après les plaintes déposées par des manifestants, le parquet de Rennes a ouvert une information judiciaire, confiée à l Inspection générale de la gendarmerie nationale IGGN, et l affaire est toujours en cours. Le parquet et la direction générale de la gendarmerie n ont pas répondu aux demandes de l agence AFP, tout comme le ministère de l Intérieur qui a toutefois demandé l ouverture d une enquête administrative pour éclairer les faits rapportés par la presse.
Position des autorités et des organisations de droits humains
En juillet 2023, la Ligue des droits de l Homme avait dénoncé un usage des armes jugé disproportionné et souvent non nécessaire selon ses associations. Pour les autorités, la riposte a été adaptée à la situation, selon leurs communications publiques.
Extraits et éléments discutés par les médias
Libération et Mediapart relèvent des propos tenus par des militaires évoquant une volonté de blesser gravement des manifestants et exprimant une certaine satisfaction face à ce qu ils décrivent. La DGGN a indiqué que les enregistrements disponibles avaient été mis à la disposition exclusive de la justice et n a pas souhaité commenter davantage. Le procureur de Rennes a rappelé que si d autres infractions pénales avaient été relevées, le service d enquête en informerait le parquet, ce qui n aurait pas été le cas selon ces médias. Les blessés ayant déposé plainte estiment que l enquête peine à faire la lumière sur certains aspects et déplorent un traitement qui pourrait conduire à un classement sans suite.
Enjeux pour la sécurité publique et les droits
Le dossier met en lumière les tensions entre sécurité publique et respect des libertés lors de mobilisations autour de questions climatiques et agricoles. Il rappelle aussi la vigilance demandée en matière d usage des armes et de traçabilité des ordres donnés sur le terrain, dans un cadre judiciaire encore en cours.