Indemnisation après 11 ans de lutte pour des ouvriers sous-payés, avec le soutien d’Unia

Suisse Romande

Parcours judiciaire long et contexte transfrontalier

Onze ans de procédure et des poursuites qui se sont étendues jusqu’en Pologne ont marqué le dossier de quatre ouvriers soutenus par le syndicat Unia. Ces travailleurs, sous-payés, ont finalement obtenu gain de cause et ont été indemnisés, selon le bilan publié par le syndicat mardi.

Constats issus d’un contrôle de 2014

En 2014, un contrôle sur le chantier d’un bâtiment des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) a mis en évidence plusieurs violations impliquant les salariés d’une sous-traitante polonaise, Blato. Mandatée par Lindener Fassaden GmbH et engagée par les HUG, la société aurait versé 8 euros de l’heure au lieu des 24 francs garantis par la Convention collective. Le syndicat décrit le cas comme un « dumping salarial massif ».

Conditions de travail et logement

Des irrégularités concernaient aussi le temps de travail, les vacances et les frais, et des logements « petits et insalubres » situés à environ une heure de route du chantier, en France, ont été signalés.

Des démarches difficiles sans accompagnement

Le syndicat et les quatre ouvriers ont engagé une procédure judiciaire. Ils découvriront que Blato, qui les employait, serait une « entreprise fantôme », selon Unia.

Évolution du dossier et décisions

En 2017, le Tribunal des prud’hommes a statué en leur faveur. Toutefois, pour obtenir le paiement des frais d’avocat et la radiation de la société, des actions en Pologne ont été nécessaires.

Responsabilité solidaire et issue de l’affaire

En 2024, une demande a été déposée pour engager la responsabilité solidaire de Lindner Fassaden. Finalement, en septembre dernier, un accord a été conclu en leur faveur, mais les cotisations sociales n’ont pas été versées.

Réactions et cadre juridique

Me Caroline Renold, avocate des ouvriers, rappelle l’importance du soutien syndical. « Sans Unia, sans syndicat qui soutient les travailleurs et les aide dans les démarches, il n’est pas possible pour eux de s’engager dans une telle procédure ; cela reflète une dimension du système », précise-t-elle.