Géants de l’IA : des emprunts records pour accélérer l’expansion technologique

IA

Contexte et opération de financement

Meta a procédé jeudi à une levée de dette d’environ 30 milliards de dollars via une émission obligataire, une démarche inhabituelle pour les poids lourds du secteur mais qui, dans les mois récents, s’inscrit dans une tendance où les marchés facilitent le financement de l’intelligence artificielle en croissance rapide.

L’opération s’est accompagnée d’un verdict boursier contrasté: le titre a fléchi d’environ 11 % après des résultats jugés mitigés, tandis que la demande pour cet emprunt a été très soutenue, Bloomberg indiquant qu’elle dépassait largement l’offre proposée.

La dette comprend notamment une portion s’échelonnant sur 40 ans et doit alimenter la trajectoire d’expansion de l’IA, un domaine où les dépenses se chiffrent en dizaines de milliards de dollars chaque année pour Meta et ses pairs.

Réactions des marchés et analyses

Selon l’analyste Angelo Zino, Wall Street ne réagit pas par une peur généralisée, mais demeure prudent face à des montants élevés. L’observation porte aussi sur l’ampleur des investissements envisagés par la direction de Meta.

Les investisseurs se sont toutefois rués sur les obligations du groupe de Menlo Park, obtenant des rendements parmi les plus bas observés ces dix dernières années dans cette catégorie, note Byron Anderson, responsable du marché obligataire chez Laffer Tengler Investments.

Un autre analyste souligne qu’une certaine anxiété autour de l’IA peut exister, mais rappelle que les revenus et les bénéfices actuels restent importants pour l’entreprise.

Garanties et risques perçus

La plupart des emprunts des grands acteurs de l’IA reposent sur des garanties réelles liées à des actifs physiques, tels que des data centers ou des puces électroniques, ce qui contribue selon les observateurs à limiter les risques perçus et à rassurer Wall Street.

Trésorerie, partenariats et avenir

Meta a récemment annoncé la création d’une coentreprise avec Blue Owl Capital afin de lever quelque 27 milliards de dollars destinés à financer des infrastructures de données.

L’entreprise dispose d’environ 100 milliards de dollars de trésorerie et bénéficie aussi de la conjoncture baissière des taux de la Fed, qui facilite le financement de ces projets. Meta prévoit de générer plus de 100 milliards de dollars de trésorerie cette année et explore la possibilité d’investir massivement dans l’IA sans tout réaffecter aux actionnaires.

Des analystes estiment que d’autres acteurs majeurs, comme Google ou Microsoft, pourraient emboîter le pas dans ce mouvement de financement par la dette.

Perspectives pour les startups IA

En revanche, les jeunes pousses spécialisées dans l’IA — OpenAI, Anthropic ou Perplexity — affichent des pertes importantes et ne dégagent pas de flux de trésorerie positif, ce qui rend l’accès au financement par dette coûteux ou difficile. Beaucoup pourraient privilégier des levées de fonds par actions plutôt que l’endettement.