Israël s’oppose à l’entrée de forces turques dans Gaza et les tensions internationales s’accentuent – 20 minutes

Valais

Contexte du cessez-le-feu et restitution des dépouilles

Dans le cadre du cessez-le-feu supervisé par les États‑Unis, la Croix-Rouge a reçu le cercueil contenant la dépouille d’un otage et l’a remis sous escorte, en prévision d’un transfert à l’armée israélienne opérant dans la bande de Gaza. Une source proche du Hamas a confirmé à l’AFP que le corps retrouvé dans Gaza a été transmis à la Croix-Rouge.

Selon l’armée israélienne, des éléments de la Croix-Rouge se sont rendus sur le territoire pour récupérer, auprès du Hamas, la dépouille du seizième otage détenu depuis l’attaque du 7 octobre 2023. Le cercueil, sous garde de la Croix-Rouge, doit être acheminé vers le point de rencontre convenu avec le mouvement islamiste.

Jusqu’à présent, le Hamas a restitué les dépouilles de 15 des 28 otages décédés depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu négocié par les États‑Unis le 10 octobre.

Développements au Liban et préoccupations internationales

Les Nations unies et la France ont dénoncé des tirs israéliens à proximité des postes de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (Finul) dans le sud du pays, après qu’un drone de renseignement israélien a été neutralisé par les Casques bleus. Le porte-parole de l’ONU a exprimé une grande préoccupation face à cet incident et aux réactions qui ont suivi sur les patrouilles de la Finul.

Dans le même temps, trois morts ont été signalés par des sources libanaises lors de frappes israéliennes dans le sud et l’est du Liban, dont deux frères dans une attaque contre une scierie au sud. L’aviation israélienne a intensifié ses raids ces derniers jours, évoquant des cibles liées au Hezbollah pro‑iranien.

Par ailleurs, l’armée israélienne a accusé la Finul d’avoir abattu un drone de renseignement dans le sud du Liban, alimentant les échanges tendus dans la région.

Position sur une force internationale et dynamiques géopolitiques

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a affirmé que seuls des pays impartiaux devraient contribuer à une force internationale de stabilisation à Gaza et a exclu explicitement la Turquie de ce rôle. Cette position s’inscrit dans le cadre du plan soutenu par l’administration américaine, qui prévoit le déploiement progressif d’une force internationale pendant que l’armée israélienne se retire.

Lors d’une conférence de presse à Budapest, Saar a estimé que la Turquie, dirigée par Recep Tayyip Erdoğan, adopte une posture hostile envers Israël et que cette approche rend inacceptable l’entrée de ses forces dans Gaza. Il a ajouté que le pays ne serait pas une option acceptable pour cette mission.

Par ailleurs, les discussions diplomatiques autour du cessez-le-feu se poursuivent, notamment sur le droit de veto potentiel d’Israël concernant la nature et la composition des forces futures.

Échos politiques et appels familiaux

Le fils de Marwan Barghouti, dirigeant palestinien emprisonné en Israël, a invité le président américain à saisir l’opportunité du cessez-le-feu pour faciliter la libération de son père, perçu comme une figure capable d’unifier les Palestiniens en vue de possibles négociations.

Des échanges entre le Hamas et le Fatah, organisés en Égypte, ont été évoqués comme une étape vers l’organisation du front palestinien intérieur et la revitalisation d’un cadre national autour de l’OLP, dont le Hamas ne fait pas partie.

Dimensions humanitaires et médiations

L’Organisation mondiale de la santé estime que la reconstruction du système de santé de Gaza nécessitera au moins 7 milliards de dollars, soulignant qu’aucun hôpital n’est pleinement opérationnel et que les stocks de médicaments et de matériel manquent cruellement.

Un convoi égyptien transportant des engins lourds est entré dans Gaza dans la nuit pour aider à localiser les dépouilles et faciliter les recherches dans les décombres, selon des images diffusées par l’AFPTV. Le gouvernement israélien aurait donné son accord pour une intervention technique destinée à appuyer ces recherches.

Réaffirmant son engagement en faveur du cessez-le-feu, les responsables américains et leurs partenaires ont souligné que les modalités et les participants devront rester compatibles avec les intérêts d’Israël, tout en poursuivant les pourparlers en faveur d’une stabilisation durable.

Réactions et cadre diplomatique

Des discussions impliquant le Hamas et le Fatah se poursuivent en Égypte pour aborder les dispositions post-conflit à Gaza et l’organisation du front palestinien. L’Égypte, médiatrice historique, poursuit ses efforts en vue d’un consensus autour d’un plan de cessez-le-feu soutenu par les États‑Unis.

Du côté des États‑Unis, le secrétaire d’État a exprimé son optimisme quant au maintien du cessez-le-feu et a indiqué que plusieurs pays avaient proposé de participer à une Force internationale de stabilisation, tout en rappelant qu’Israël disposerait d’un droit de veto sur la composition finale.

Sur le plan sanitaire, l’OMS réaffirme l’urgence d’un financement et de ressources pour reconstruire et maintenir les services de santé à Gaza, pointant les faiblesses actuelles du réseau hospitalier et l’insuffisance des stocks.