Léman et eau potable : une étude indépendante confirme la potabilité malgré la pollution chimique par le 1,2,4-triazole

Suisse Romande

Contexte et résultats de l’évaluation indépendante

Une affaire révélée fin septembre par 20 Minutes concernait le déversement, depuis le site chimique de Monthey (VS), d’une substance toxique appelée 1,2,4-triazole. Cette pollution aurait contaminé les eaux du Rhône et du Léman, avec des niveaux supérieurs à la norme détectés dans l’eau du robinet.

Les Cantons de Vaud, Valais et Genève se veulent toutefois rassurants, affirmant qu’il n’existe pas de risque pour la santé. Pour éclairer la situation, une expertise indépendante a été commandée auprès du Centre suisse de toxicologie humaine appliquée (SCAHT).

Constat de l’étude et implications sanitaires

D’après le rapport du SCAHT publié ce vendredi, même dans le cadre d’un scénario d’exposition très défavorable à 1,5 µg/L, l’exposition serait environ 460 fois inférieure à la valeur limite de sécurité pour l’être humain. En clair, pour atteindre le seuil théorique d’effets néfastes, un adulte devrait boire l’équivalent de plus de 900 litres d’eau par jour.

Le SCAHT a également analysé le risque pour les enfants: avec 1,5 µg/L, la concentration en 1,2,4-triazole serait environ 153 fois en dessous du seuil théorique d’effets néfastes, ce qui constitue une marge de sécurité considérable. Selon les autorités, l’eau du robinet peut être utilisée pour la préparation des boissons chez les jeunes enfants (p. ex. lait en poudre) sans danger immédiat.

Suivi, mesures et perspectives techniques

Si, malgré tout, le SCAHT préconise un suivi régulier de la qualité de l’eau potable et la poursuite des efforts visant à ramener les concentrations à des niveaux normaux, l’État du Valais a demandé des mesures auprès des entreprises rejetant la substance.

Sur le volet industriel, Syngenta prévoit une solution d’incinération des eaux contaminées par le 1,2,4-triazole en attendant une solution durable de traitement des eaux. Par ailleurs, deux sites de recherche Syngenta, en Suisse et au Royaume-Uni, mèneront des tests sur des procédés de traitement tels que l’électrolyse et l’irradiation UV.