Une expérience scénique en trois dimensions
À partir du 16 janvier prochain, Orelsan remontera sur les routes de France, de Suisse et de Belgique, avec une date prévue à Genève le 22 mars. Le rappeur normand vient tout juste d’entamer les répétitions, une étape souvent déterminante, mais qui revêt ici une portée particulière.
Entre-temps, plusieurs éléments marquants se sont enchaînés: la parution, le 7 novembre, de son cinquième album La fuite en avant et la sortie du film Yoroï, qui l’accompagne. Il a également choisi de garder sa paternité discrète pendant deux années. « Je suis ravi de revenir sur scène et de renouer avec le public », a-t-il confié dimanche au micro de Forum.
Une idée d’ensemble: le show comme triptyque
En visioconférence depuis la voiture qui le mène vers les répétitions, l’artiste décrit le spectacle à venir comme un triptyque, un album-concept en trois dimensions. Le long métrage Yoroï, réalisé par David Tomaszewski et sorti le 29 octobre, s’inscrit dans ce récit sans en être la même forme, mais il est pensé pour progresser émotionnellement avec l’album et la tournée.
Sur scène, Orelsan prévoit de réutiliser l’univers du film et de l’album tout en apportant des éléments supplémentaires à l’histoire.
Cette approche permet d’aborder des sujets plus intimes, en phase avec l’homme qu’il est devenu : gestion des émotions, face sombre du succès et négativité, mais aussi paternité. La peur d’être père occupe une place centrale dans ce triptyque et est présentée comme une dynamique « saine » qui peut aider à limiter les erreurs.
Il résume que « parfois, avoir peur d’être un mauvais père peut en réalité empêcher de le devenir », et cette idée figure parmi les conclusions envisagées de l’album.
Se recentrer sur l’individu
Après Civilisation (2021), un album résolument politique qui abordait des thématiques comme l’écologie et les inégalités sociales, Orelsan opte pour une suite centrée sur l’individu. Selon lui, de nombreux événements trouvent leur origine dans les réactions humaines et dans une gestion des émotions parfois insuffisante. Il voit dans cette approche une opportunité d’explorer les émotions, la négativité et les moyens de les dépasser.
Sur scène, l’objectif est de transformer cette introspection en énergie collective. Entre les morceaux, des extraits du film et une scénographie conçue sur mesure accompagneront le live, promettant un Orelsan plus nuancé tout en restant spectaculaire. Bien qu’une halte au Stade de France soit évoquée comme éventualité future – peut-être un jour, mais pas dans l’immédiat –, l’enthousiasme de le revoir en concert demeure et les dates affichent déjà complet dans leur quasi-totalité.
Cette interview a été conduite dans le cadre d’un entretien entre les journalistes Renaud Malik et Valentin Emery.