Validation préalable des informations par le Pentagone
Le ministère américain de la Défense exige désormais que toute information publiée par des journalistes accrédités soit soumise à une validation préalable auprès d’un responsable dédié, et ce avant toute diffusion au grand public. Cette exigence concerne des informations issues aussi bien du secret-défense que de données non classifiées et s’applique même lorsque le sujet n’est pas couvert par le secret d’État.
Selon le document transmis vendredi soir, les informations obtenues via des sources internes ou non officielles pourraient être soumises à cette procédure d’autorisation.
Le non-respect de cette règle est explicitement cité comme motif potentiel de retrait d’accréditation par le Pentagone, marquant une étape nouvelle dans les conditions d’accès à l’information au sein des installations militaires.
Réactions médiatiques et cadre polémique
Le National Press Club de Washington a résumé la réforme en la qualifiant d’une attaque contre le journalisme indépendant, rappelant que le lieu où l’observation indépendante est cruciale demeure l’armée. L’association appelle le Pentagone à revoir ces exigences et à revenir sur la mesure.
Réactions officielles et contexte politique
À propos des dispositions nouvelles, Pete Hegseth, qui dirige ce que le président a nommé le ministère de la guerre, a défendu une autre facette du formulaire d’accréditation. Il a indiqué que la presse n’est plus autorisée à déambuler dans les couloirs d’installations sécurisées et a demandé aux journalistes de porter leur badge et de respecter les règles, sous peine de ne pas pouvoir accéder aux sites.
Au début de l’année, ce responsable avait déjà procédé à des réajustements internes au Pentagone, retirant des bureaux de grands médias jugés progressistes pour les redistribuer à des publications plus alignées à droite. Sur le plan politique, la période a été marquée par des échanges et des critiques autour du traitement médiatique des actions des responsables et par une rhétorique tendant à opposer la presse traditionnelle à l’administration.
Selon plusieurs sources, l’ancien président Donald Trump aurait engagé des actions en justice contre certains titres et s’était réjoui de l’éviction d’un humoriste de sa chaîne pour des propos politiques; il a en outre qualifié certaines couvertures médiatiques de illégales, selon ses déclarations publiques.