Contexte et calendrier budgétaire
Dimanche soir, les signaux convergent autour d’une accélération des discussions en vue d’un éventuel gouvernement Lecornu 2, constitué en urgence afin de déposer le projet de budget dans les délais impartis. Le week-end a été marqué par des départs au sein des Républicains et par une prudence des alliés centristes.
À l’Élysée, le Premier ministre serait en contact avec Emmanuel Macron, tandis que le Parlement dispose de 70 jours pour examiner le budget et que le texte doit être transmis mardi. Le président prévoit une absence lundi lors d’un déplacement en Égypte, ce qui accroît la pression sur la formation d’une équipe gouvernementale.
Équation politique et stratégies de composition
Retenu à Matignon, Lecornu cherche à boucler une équipe rapidement, en privilégiant peut‑être quelques ministres régaliens et en attribuant les postes clés des Finances et du Budget à des titulaires choisis. Ces arbitrages se jouent à l’issue d’un week-end riche en discussions et en renonciations.
Tensions au sein des Républicains
Le camp LR montre des signes de nervosité. Annie Genevard, ministre sortante de l’Agriculture, pourrait revenir dans le prochain gouvernement, contournant la position officielle du parti qui refuse une participation. Sur X, Théo Am’Saadi, responsable des jeunes LR, a lancé une mise en garde : « la décision du Bureau politique doit être respectée ». Par ailleurs, Yannick Neuder, le ministre sortant de la Santé, a indiqué avoir déclinée une proposition de rester au gouvernement.
Réactions du camp socialiste et éventualité de censure
Le PS conditionne son soutien à des engagements clairs, notamment l’abandon du recours au 49-3 et des mesures pour protéger le pouvoir d’achat, ainsi qu’une suspension immédiate et complète de la réforme des retraites. Olivier Faure, premier secrétaire du PS, a déclaré que cette suspension serait un signe de bonne foi et d’ouverture.
De son côté, le Premier ministre a affirmé qu’aucun « deal caché » ne serait négocié et que la question du casting et des délais influencerait la suite, y compris la possibilité d’une dissolution si aucun accord ne se dégage.
Conséquences et coût politique éventuel
La référence à la dissolution précédente rappelle ses coûts: Marine Tondelier a évoqué, lors d’une intervention, un impact économique et sur la croissance, en citant un coût de 15 milliards d’euros et 0,5 point de croissance. Jérôme Guedj (PS) a ajouté que la dissolution n’est pas souhaitable et reste évitable si le consensus est trouvé.
Conclusion
Au cœur des discussions: la formation d’un exécutif stable, le respect des délais budgétaires et la gestion des alliances. Le président Macron a averti qu’une dissolution demeure une option en cas d’échec des négociations, et les acteurs politiques tentent de concilier calendrier, budget et avenir du gouvernement dans un contexte délicat.