Sécurité en montagne : Un alpiniste expérimenté alerte sur les risques des randonneurs peu équipés au Schwarzenstein

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Un avis tranché d’un alpiniste chevronné sur la randonnée en haute montagne

Paolo Acler, médecin retraité et passionné d’alpinisme, a récemment partagé ses préoccupations dans une lettre publiée par le journal sud-tyrolien “Il Dolomiti”. Membre de la commission médicale de l’association des guides de montagne, il se déclare surpris par l’évolution des pratiques de marche en montagne, évoquant une réelle différence entre son expérience et celle des randonneurs actuels.

Dans son témoignage, il qualifie de “dinosaure” son adaptation à ces changements, regrettant la présence de nombreux amateurs partis en randonnée dans des conditions qu’il estime peu sécurisées, notamment des personnes chaussées de baskets ou vêtues de manière inappropriée.

Rencontre à 2700 mètres : équipements et comportements décalés

Lors d’une sortie au Schwarzenstein, sommet populaire auprès des randonneurs, Paolo Acler et ses compagnons ont décidé de s’équiper sérieusement avec le nécessaire adapté à la haute montagne : marteau-piolet, crampons et corde. En contraste, ils ont croisé plusieurs groupes d’amateurs moins préparés, certains allant jusqu’à gravir la montagne en baskets, ou vêtus de manière légère, comme un jeune homme qui aurait réalisé son ascension en 45 minutes, inscrivant rapidement son passage dans le registre officiel, selon le récit d’Acler.

Une scène marquante sur un névé

Une autre expérience qui a particulièrement retenu son attention s’est déroulée lors de la descente d’un névé recouvert d’éboulis, où une jeune femme, vêtue d’un soutien-gorge et d’un body court, semblait désorientée sans matériel adapté, se tenant la main pour ne pas perdre l’équilibre. Face à la question d’Acler portant sur la présence éventuelle d’un baudrier — un équipement essentiel en terrain périlleux — elle a répondu qu’elle ignorait ce qu’était un baudrier car elle cherchait essentiellement à “mieux bronzer”.

Des équipements inadaptés à l’environnement montagnard

L’équipement des randonneurs croisés a souvent semblé insuffisant au médecin : des chaussures à semelles en crêpe, parfois lisses, semblent ne plus correspondre aux conditions de terrain actuelles, alors qu’elles pouvaient offrir une certaine adhérence il y a plusieurs décennies. Il souligne également la présence de personnes en simples baskets et raconte une rencontre avec un randonneur haletant lui demandant de faire place dans un secteur non balisé, ce qu’il considère préoccupant en matière de sécurité.

Un message d’espoir pour les pratiques futures en montagne

Malgré ces observations, Paolo Acler conclut son courrier avec une note positive. Lors de leur traversée de la vallée isolée de Lovello-Trippbach et en approchant la crête du Riotorbo, son groupe a croisé une famille dotée d’enfants de moins de dix ans correctement équipés pour la randonnée en montagne. Cette rencontre lui a insufflé un certain optimisme quant à une prise de conscience progressive des précautions nécessaires pour évoluer en milieu montagnard.