Une comédie diplomatique suisse, entre satire et attentes
La SRF privilégie la comédie avec Notre petite ambassade, une série qui tranche avec le registre très sérieux exploré ailleurs, notamment dans The Deal de Jean-Stéphane Bron, produit par la RTS. Si les deux projets interrogent la diplomatie helvétique et l’art de rendre service à la Suisse, ils le font avec des tonalités et des angles différents: l’un traite d’un sujet nucléaire réel, l’autre adopte un registre plus léger et satirique.
Intitulée Unsere kleine Botschaft en allemand, la série suit Bea, interprétée par Susanne Kunz, une ambassadrice dynamique mais parfois frustrée: affectée à un pays peu influent, elle rêve d’une destinée à Washington. En attendant, elle pilote l’ouverture d’une ligne ferroviaire en pleine jungle. La signature de ce contrat pourrait lui ouvrir les portes de l’Amérique, mais son ex-compagnon, conseiller fédéral, pourrait débarquer pour revendiquer les mérites de cet accord s’il venait à être entériné.
Autour d’elle évolue une équipe hétéroclite et parfois problématique: une bras droit fidèle mais parfois trop zélée, une stagiaire maladroite, un employé peu enthousiaste et un couple de Latinos aux méthodes explosives. À cela s’ajoute Adi (Jonas Gygax), un Genevois envoyé par Berne et peut-être un espion prêt à torpiller le projet. La méfiance est de mise et les enjeux diplomatiques se mêlent à l’intrigue comique.
La diplomatie tournée en dérision et le défi du rythme
La série s’efforce d’allier les rouages de la politique internationale à des situations humoristiques, tout en restant centrée sur les aspects humains des personnages. Cependant, certains observateurs estiment que les dialogues ne parviennent pas toujours à atteindre une intensité suffisante et que les péripéties manquent parfois de décalage marquant pour provoquer le fou rire. En comparaison avec des références comme H ou Terminal, Notre petite ambassade donne plutôt l’impression d’une retenue qui freine l’effet comique, malgré un potentiel certain.
Authenticité et perspective: ce que le créateur apporte
Le créateur Marco Edmonds, fort de quatre années passées à l’ambassade de Suisse à Pékin, apporte une dimension authentique à la reconstitution des atmosphères et des procédures diplomatiques. Malgré des ingrédients solides et des situations plausibles, l’alchimie humoristique n’est pas systématiquement au rendez-vous. Si une saison 2 venait à voir le jour, les producteurs pourraient chercher à intensifier les ressorts comiques et à développer davantage les running gags sur six épisodes d’environ vingt minutes chacun.
Note: 3/5, selon le critique Philippe Congiusti (ld).
Le casting réunit Susanne Kunz, Sandra Zellweger, Jonas Gygax, Anaïs Decasper, Matthias Schoch et Darinka Ezeta. Notre petite ambassade est disponible en intégralité sur Play RTS à partir du 31 octobre 2025.